Lettre à celle que j’ai été


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Je sais tout ce à quoi tu rêves. Je sais tout ce dont tu voudrais être capable. Je sais tes peurs, car elles ne m’ont jamais quittée. Je sais la force qu’il te manque. Tu ne sais pas encore certaines peines et certaines souffrances, même si tu crois avoir déjà enduré beaucoup. Tu te trompes. Et c’est tant mieux.

La vie… c’est une drôle de chose, dont tu peux faire ce que tu veux. Tu peux laisser les événements t’absorber, noircir ton cœur. C’est une chose qui m’arrive. Tu peux aussi faire front, continuer, croire, aimer aussi, si tu en as l’occasion. J’aimerais que tu apprennes à le faire le plus tôt possible. Car ça ne s’oublie pas, je crois. Un peu comme le vélo. Et si tu tombes, remets-toi en selle. Ne fais pas cette bêtise là, que j’ai connu d’un peu trop près. Les portes sont si faciles à fermer. Les clés sont si faciles à perdre. Et puis après…

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Je ne te souhaite pas de rythme de croisière, pas de tiédeurs, pas d’à-moitié. Mieux vaut souffrir, que de ne rien ressentir du tout. Alors plutôt qu’une vie morne, prend les grandes joies et les peines acides qui vont avec. Tu seras désenchantée, parfois. A bout d’espoir, souvent. Mais jamais à bout de force. Joue avec le feu, n’omet aucun risque. Fais moi ce cadeau.

Tu penseras longtemps que ce que l’on obtient dans la douleur, en combattant, a plus de valeur que tout le reste. Je réalise maintenant qu’il faut se laisser du temps et accepter que tout ne se passe pas toujours comme prévu, que ce qui arrive par hasard est un cadeau.

Aujourd’hui je cours après l’incertitude et les surprises. Je cherche les hauteurs pour sauter dans le vide dès que l’occasion se présente. J’anticipe mais ne prévois plus. Aux certitudes qui m’animent et me guident, je préfère tout ce que je ne sais pas encore. Je suis en chemin pour tout cela, et j’emporte avec moi un bout de toi, enfouis dans un coin, prêt à ressurgir et à me dire « tu vois, j’avais raison ». Je pourrais alors rétorquer peu de temps après « tu vois, je t’avais prévenue ». Fais ta part, je fais la mienne. On se rejoindra quelque part en chemin. C’est à peu près certain.

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Toi, petite moi d’avant. Essaye de me rattraper, parce que je suis partie un peu trop loin et trop vite. Et on sait ce que ça peut donner.

PS : dans 10 ans, en faisant ce shooting, tu vas te fouler le poignet en tombant d’une machine à laver. Ça fait mal, mais ça fait rire les gens autour de toi, alors ne t’en dispense pas.


Dans le cadre de ce shooting (dans un cadre un peu bizarre, je vous l’accorde, mais avec mon amie Pauline, on a de drôles d’idées parfois, et c’est pour cela que j’aime shooter avec elle), je porte une jolie veste H&M qui fait partie de la nouvelle collection. La lune, les constellations, les étoiles… je trouvais que cela se prêtait parfaitement à mon message.

  • Veste Velours Côtelé, brodée, 79,99 € chez H&M

Et pour ce qui est des jolis messages, mes deux bijoux fétiches : un collier qui porte 4 anneaux, avec chacun l’initiale gravée des 4 personnes avec lesquelles j’ai grandit et tant traversé, tant partagé. L’amour, le vrai. Le deuxième est un bracelet où sont gravées les coordonnées géographiques de Mostaganem, ville de naissance de mes grands-parents, pieds-noirs, dont j’ai tant entendu parler à travers leurs récit. Pour ne jamais oublier que l’Histoire est parfois impitoyable et que s’adapter, accepter, avancer, est parfois la seule solution acceptable.

J’ai fait faire ces bijoux chez O-Necklace :

Merci à Pauline pour ces jolies photos, pour sa patience, son sens du détail.


Voilà, j’espère que cet article un peu différent, très personnel, vous plait autant que les autres, et que vous n’y verrez aucune impudeur. J’ai toujours aimé écrire, j’aime de plus en plus publier ce que j’écris… J’espère de tout mon coeur réussir à vous parler, ainsi, aussi.

2 thoughts on “Lettre à celle que j’ai été

  1. Wahou c’est très beau, c’est très juste. Et pour moi ta maman, c’est très touchant, et difficile à lire parfois. On ne peut pas toujours empêcher ses enfants de souffrir et comme tu dis, ca fait partie de la vie, et l’on souffre avec eux… quand on sait. Ce qui est dur c’est de se demander, à chaque fois que le mot souffrance, peur, ou démon apparaît dans ton texte, « Est ce que j’étais assez présente à ce moment là, est ce que je me suis vraiment rendu compte, est ce que j’ai fait ce qu’il fallait ? »
    Tu es presque à l’opposé de la petite toi d’avant et je t’aime maintenant comme je t’aimais avant. Même si parfois j’aimerais que la petite toi d’avant vienne calmer tes folies passagères, tes folies te vont bien. Et un jour très proche, une nouvelle Gabrielle née de l’expérience de ses deux anciens toi, nous comblera de bonheur, encore plus, si c’est possible. Je t’aime fort et je suis très fière de toi.
    Maman

    1. Et pourtant, aucune remise en question de mes proches et de mon entourage, dans ce texte 🙂
      Merci d’être passée par ici petite Maman <3

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